Les Nations unies sont le théâtre du monde. Leur scène a vu défiler, au fil des décennies, bien des drames, bien des conflits et bien des acteurs. Elle a aussi accueilli quelques tragi-comédies, quelques vedettes paradoxales comme Fidel Castro, et quelques bouffons célèbres : nul n’a oublié la perfor- mances, en 1960, d’un Nikita Krouchtchev survolté martelant de sa chaussure le pupitre de l’orateur à l’Assemblée générale, après l’in- cident de l’avion U2 abattu par la défense aérienne soviétique. Le millésime 2006 restera dans les annales pour l’extraordinaire show de M. Chavez, le charismatique président du Venezuela, déversant à la tribune de l’Assemblée générale un torrent d’invectives anti- américaines, et apostrophant violemment, aux applaudissements de l’assistance, le président Bush, qui s’était adressé la veille à l’Assemblée générale. « Le diable était ici hier, s’est exclamé M. Chavez, cette tribune sent encore le soufre. »