Carrefour éternel des races et des civilisations, point de confluence de la chrétienté, de l’islam et du monde boud- dhique, route des grandes invasions mongoles et tartares et chemins de la soie, les steppes d’Asie centrale, chantées par Borodine et Moussorgski, ont toujours fasciné l’historien, fait rêver le poète et attiré le voyageur comme l’aventurier. Stratégiques par essence, elles avaient, au terme des ultimes chevauchées sanglan- tes de l’ataman Semenov et du « baron fou » Ungern-Sternberg à la fin de la guerre civile russe, été recouvertes par la grande glacia- tion soviétique depuis le milieu des années vingt.